Xylophone

Son nom provient d’un néologisme du 19ème siècle, issu du grec « xylo » (bois) et « phon » (son).

Le xylophone est constitué de lames que l’on frappe avec des petits maillets. À l’origine, les lames étaient toujours en bois. Le nombre des lames varie de trois à plusieurs dizaines.

Les lames ont une surface suffisante pour que soit entendue leur vibration. Elles sont fixées sans couplage à un châssis par de la ficelle, souvent avec des coussins en paille. Elles peuvent aussi être suspendues par des cordes entrecroisées comme un tissu. Du point de vue mécanique, la lame est une poutre vibrant librement sous de nombreux modes non harmoniques.

Selon le psychologue E.W. Scripture, le son isolé d’une lame n’est pas perçu comme une note, alors que la succession fait entendre une mélodie.

En musique occidentale, la disposition des lames est le plus souvent semblable à celle d’un instrument à clavier comme le piano :

  • la rangée de lames inférieure correspond aux notes naturelles de la gamme diatonique
  • la rangée de lames supérieure compose les notes altérées de la gamme chromatique.

Avant le 19ème siècle ?

Le xylophone est un instrument ancien, dont la présence est attestée au 9ème siècle, en Asie du Sud-Est.
Il est présent au 14ème siècle, en Afrique de l’Ouest et en Indonésie.

Le xylophone n’est, en Europe jusqu’à la fin du 19ème siècle, qu’un instrument rudimentaire de musicien ambulant, ou un jouet. Il n’apparaît que parmi les accessoires de fêtes populaires telles que les carnavals. Il est aussi l’attribut habituel de la mort dans les représentations de danses macabres.
Au cours du 19ème siècle, des musiciens présentent des xylophones.

Le Polonais Josef Gusikov, qui suscita l’admiration de Mendelssohn et de Chopin ainsi que l’ironie de Liszt, avait un instrument de sa propre confection, qu’il appelait « harmonica de bois et de paille ».

Il suscita la perplexité et l’émerveillement.

Gusikov, mort prématurément, son compatriote Jacobwski Sankson reprend son spectacle.
La France musicale commente :

« Il s’est fait entendre dans plusieurs maisons où son talent est apprécié. […] la rapidité des gammes, la volubilité des arpèges, l’éclat des notes aigües et la belle qualité des basses surpassent tout ce qu’on a pu entendre jusqu’ici dans ce genre.
Il est difficile de croire que Monsieur Sankson soit parvenu à tirer des sons aussi mélodieux d’un instrument composé tout simplement de vingt-quatre morceaux de bois de sapin, et de quatre rouleaux de paille, sur lesquels il frappe avec deux petites baguettes.
Cela a tout l’air d’une plaisanterie, mais c’est bien réel ».

En 1866, le musicien Théodore Bonnay met au point un instrument et monte un spectacle avec son fils.
Il invente le terme « xylophone ».
L’instrument est lancé, et huit ans plus tard, toute la presse l’identifie dans la Danse macabre de Saint-Saëns.

Adapté à tous les styles!

Dès le 19ème siècle, le xylophone s’emploie dans les musiques classiques, traditionnelles, de salon, de cirque, puis dans la musique de film et de dessin animé.

L’instrument fait sa première apparition dans l’orchestre symphonique classique en 1874, dans la Danse macabre de Saint-Saëns. Il y illustre l’entrechoquement des os de squelettes humains qui dansent dans la nuit.
Douze ans plus tard, en 1886, Saint-Saëns le réutilise dans Fossiles (Dinosaures, brontosaures, nabuchodonosors et autres trésors) douzième numéro du Carnaval des animaux.
Par la suite, d’autres compositeurs classiques l’incluent dans leurs œuvres, comme :

  • Gustav Mahler dans sa 6ème symphonie
  • Giacomo Puccini dans son opéra Madame Butterfly
  • Richard Strauss dans Salome
  • Edward Elgar dans The Wand of Youth
  • Claude Debussy dans le deuxième mouvement Ibéria des Images pour orchestre
  • Igor Stravinsky dans son ballet L’Oiseau de feu.

D’un instrument voué aux effets, joué par le percussionniste d’un orchestre symphonique, le xylophone est devenu plus banal et généraliste. Sa fabrication ayant évolué, il fait l’objet d’un enseignement particulier. Des spécialistes ont adapté pour xylophone des pièces du répertoire baroque ou classique.

La musique légère a utilisé avec profusion le xylophone, dans les mêmes mesures que la musique classique. La musique pop le mélange parfois aux guitares électriques.

La musique de cirque a aussi tiré parti du xylophone, parfois en soliste sur des compositions demandant beaucoup de virtuosité comme le Galop du Cirque Renz.

Les bandes originales de dessins animés comme ceux de Walt Disney (Fantasia) ou Tex Avery introduisent régulièrement le xylophone, soit en instrument soliste, soit en accompagnement.

Musicothérapie, Montessori & Xylophone!

Des xylophones simples servent fréquemment comme instrument d’initiation musicale des jeunes enfants et en musicothérapie, notamment dans les écoles Montessori.

Le xylophone faisait aussi partie de la pédagogie musicale de Carl Orff.
Carl Orff, compositeur allemand né en 1895, décédé en 1982 est principalement connu pour son Œuvre « Carmina Burana« .

Des instruments à lames amovibles sont utilisés et permettent de simplifier les instruments pour les premiers contacts et l’apprentissage actif de la constitution d’un instrument de musique.
Les instruments réduits à une lame servent aux premières expériences rythmiques.
Selon l’intervalle des lames ajoutées, la découverte s’oriente vers le perfectionnement du rythme, la mélodie ou l’harmonie. L’apprentissage de la distinction des timbres se fait en écoutant des instruments similaires, dont certains ont des lames en métal, d’autres en bois.

Des pédagogies musicales pour enfants plus âgés utilisent aussi le xylophone comme instrument d’initiation.